Moirages

Trames et moirages, reflets dans l’eau, vibrations de la couleur Extraits du catalogue de ” Visions ” édité en 1983 pour ma deuxième exposition personnelle au Théâtre de Caen, présentant 125 photographies de “Moirages N°2 ” (1978), installation de 2m x 3m faite de la superposition de bandes de voilage de 10 cm, colorées en rouge, vert et bleu, mobiles.
“….Les moires, courbes aléatoires mais mathématiques résumaient de façon accessible notre univers fait d’aléas et de lois, de forces ondulatoires sans cesse mouvantes et de vibrations.
J’y retrouvais les formes essentielles des rides de l’eau troublée par le vent, des traces laissées sur le sable par le reflux, des empreintes du vent sur le désert, des flammes montant vers le ciel ou des traces géologiques formés par les poussées tectoniques. Bref, j’y retrouvais les formes des éléments naturels Air, Eau, Feu, Terre ! “

Au tout début de ma recherche, j’ai tenté de faire une approche systématique du phénomène de moirage en le fixant sur plusieurs centaines de photographies, puis, prenant conscience que la réalité des choses m’échappait, que tout était illusion, j’ai pensé ensuite qu’une “immersion” dans ces voilages-moirages, en faisant intervenir le déplacement des bandes ou mon propre déplacement, provoquerait en moi une impression , une sensation plus personnelle, subjective, et pourtant plus proche d’une possible réalité.
Cette expérience, je l’ai renouvelée par la suite lors de l’étude de plusieurs sujets, dont le dernier date de 2017 : les reflets et rides dans l’eau d’un port.
“Une ligne, un triangle, un visage, un oeuf sont tous bons comme point de départ pour une aventure” disait Man Ray.